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Ce cancer technocratique qui ronge nos finances

Benoît Perrin - Directeur de "Contribuables associés" : pétition qui circule sur le Net :

Cher contribuable, chère contribuable,
 
Comment réagiriez-vous si je vous annonçais que vous étiez atteint d’un cancer, mais que le traitement ne pourrait commencer que dans 920 jours ?
 
Vous trouvez ça long ? Bienvenue en France !

920 jours, c’est le temps que les administrations européennes et françaises mettent à autoriser un nouveau médicament à entrer sur le marché en France.
 
Au-delà des vérifications indispensables, le problème ne vient pas que de Bruxelles. La France arrive 21e sur les 28 pays membres en rapidité pour la mise en circulation de nouveaux médicaments.
 
Cette mollesse franco-française, on la doit à l’Agence du médicament (la même qui avait causé le scandale du Mediator en 2009 !).
 
Pour justifier ses 150 millions d’euros de budget et ses 1000 salariés, ses bureaucrates font le choix de refaire en double toutes les procédures de contrôle de l’Agence européenne des médicaments.
 
Après tout, pourquoi se priver ? C’est le contribuable qui paie !
 
La nouvelle trouvaille de l’État pour vous saigner à blanc ? Des usines à gaz indéboulonnables et gavées de deniers publics qui sont censées augmenter l’efficacité de l’administration : les agences de l’État.
 
Derrière ce terme technico-fumeux se cache toute une toile d’officines au statut légal douteux, aux compétences pas claires et au financement public des plus massifs.
 
Malheureusement pour nous tous, cet empire du gaspillage est omniprésent… 
…et continue à grossir.

Et comme toujours, ce sont les contribuables qui doivent régler la note du scandale, évaluée à 96 milliards d’euros pour l’année 2019. 
 

Les agences de l’État, un coffre-fort dont on a jeté la clé
 

Une agence, c’est quoi ? Malgré le marécage abracadabrantesque de définitions, on dénote pas moins de :
• 437 opérateurs, organismes distincts de l’État mais payés et gérés par lui, pour sous-traiter sa politique. On y trouve Pôle emploi, mais aussi de véritables planques, telles que l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur, qui emploie 87 personnes à temps plein pour classer des catalogues numériques.
• 317 commissions diverses, aux fonctions souvent grotesques, comme la Commission nationale du débat public, un « machin » intégralement inutile, au budget pharaonique de 10 millions d’euros par an !
• Près de 700 structures diverses et souvent indéboulonnables, comme le très baroque « Conseil consultatif de gestion du corps des administrateurs des postes et télécommunications », mis en place en 1994 et à l’utilité douteuse…
• À eux seuls, en 2023, les opérateurs représenteront 489 000 personnes en équivalents temps plein (ETP), soit 20 % de la masse salariale de l’État.
 
Cet empilement d’agences n’est pas seulement un gouffre financier à 100 milliards d’euros par an mais également un mic-mac total, dans lequel les doublons sont légion.
 
Vous ne savez probablement pas ce qu’est la Commission des comptes commerciaux de la Nation…
…et c’est bien normal, puisqu’il s’agit d’un clone inutile de l’INSEE !
 
Sans prêter aucune attention à la santé budgétaire du pays ni à l’efficacité de son administration, ils empilent des comités Théodule sur des planques bureaucratiques.

Chaque année, la Commission nationale des prothésistes et orthésistes pour l’appareillage des personnes handicapées a pour activité principale d’organiser une conférence par an — le tout pour la modique somme de 130 000 euros !
 
Mais tout ça, ce n’est rien à côté de la catastrophe programmée des Agences Régionales de Santé (ARS). Créées en 2010, ces hyper-machins technocratiques ont brillé par leur gestion lamentable de la crise du Covid-19…
 
…missions floues, gestion opaque, effet doublon avec d’autres structures comme la Direction générale de la Santé ou la Haute Autorité de Santé…
 
Les ARS illustrent à merveille le désastre de la gouvernance par les agences.
 
Des hommes politiques de tout bord ont dénoncé cette incurie :
• François Baroin, ex-président de l’Association des maires de France, membre des Républicains estime que l’ARS avait « explosé en vol ».
• Benoît Simian, anciennement député de Gironde (LREM), déclarait au Parisien, que les ARS sont « un vrai pouvoir de nuisance ».
• Hervé Féron, maire socialiste de Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), déclarait : « J’ai fait une demande de masques à l’ARS du Grand Est début mars [...]. J’ai envoyé des courriels, et même un SMS au directeur général, je n’ai jamais reçu de réponse ! »
 
L’hôpital a été sacrifié sur l’autel de l’obésité administrative : en France, plus de 35 % des emplois hospitaliers ne sont pas médicaux, contre 24 % en Allemagne 

 
Le contribuable français se retrouve piégé entre le marteau et l’enclume
 

Il supporte des impôts de plus en plus lourds qui financent une administration de moins en moins efficace.
 
Cette pagaille, ce sont encore les Premiers ministres successifs qui en parlent le mieux :
« La multiplication d’organismes dotés d’une certaine autonomie à l’égard du gouvernement finit par être préjudiciable à l’action de l’État. »
Jean-Marc Ayrault en 2013, alors Premier ministre de François Hollande
 
« La multiplicité de ces structures - qui comptent pour certaines un très faible nombre d’agents - nuit à la lisibilité et à la cohérence des missions des administrations centrales. »
Édouard Philippe en 2019, à l’époque Premier ministre d’Emmanuel Macron.
 
Saluons leur sens de l’euphémisme !
 
Devant l’ampleur du désastre, les gouvernements ont appelé chacun leur tour à réduire le nombre de ces agences et à leur imposer des impératifs de résultat.
 
Mais les vœux pieux de rationalisation sont restés lettre morte :
• Entre 2012 et 2017, la masse salariale de ces agences est passée de 25 à 30 milliards d’euros, soit une augmentation de + 20 % !
• Si certaines agences ont été supprimées depuis quelques années, d’autres ont dans le même temps été créées, comme la Commission nationale des professions foraines et circassiennes en 2017. Un vrai cirque !
• Ces contrats d’objectifs sont largement inutiles, comme le raconte Jean-François Colin, conseiller-maître à la Cour des comptes : « Lorsqu’on a participé à la rédaction de ces documents, on sait à quel point ils sont creux et ne représentent en rien un moyen de contrôle de l’État sur ses opérateurs. »
 
Prenons exemple sur le Royaume-Uni : depuis le début des années 2010, le Parlement a exigé la suppression de plus des deux tiers des 305 agences publiques. Un modèle !

.

Commentaire de Gilles Bressière (4 mars 2023) :

Les agences de l’État : encore des entités qui pourraient être soumises à un contrôle citoyen. Dans une démocratie éclairée exemplaire il faudrait que soient instaurées des commissions composées de jurés tirés au sort, réunis par visioconférence, qui statueraient chacune sur chaque agence de l'État après en avoir reçu au préalable tous les avis différents y compris celui du haut responsable de l'agence de l'État considérée. On pourrait y ajouter un remplacement avantageux, celui du CESE, cette assemblée dispendieuse et peu écoutée, par la réunion de plusieurs Commissions Citoyennes planchant sur le même sujet. Une proposition unanime serait un gage de sérieux.

Pourquoi la France est-elle incapable de se réformer ? : parce que son État est faible.
 

  Comme l’exprimait, Jean-Paul Delevoy, ancien ministre, qui en sait quelque chose, les dirigeants français sont plus friands des avantages et des privilèges attachés à leur fonction que de vouloir en assumer la fonction. Dès que des difficultés se présentent à eux d’où qu’elles viennent : courage fuyons !
 
   Il faut dire que les difficultés viennent de très fortes parties.
   La bureaucratie est un État dans l’État qui terrifie nos politiciens. 
  Les ministres passent alors que les hauts fonctionnaires, indûment protégés car inamovibles, restent toujours en place même s’ils sont notoirement  incompétents. 
  De même, l’immobilisme forcené des syndicats français qui sont autorisés à paralyser le pays pour faire aboutir leurs revendications les plus corporatistes et les plus irréalistes, le font par la brutalité la plus extrême et dans l’impunité totale : c’est l’instauration perpétuelle de l’État de force.

  Dans la guerre économique mondiale que se livrent les nations, les tracasseries technocratiques qui affaiblissent nos entreprises et les grèves à répétitions fomentées par des syndicalistes idéologues pour inciter à une forme de violence séditieuse des fonctionnaires particulièrement bien placés (il suffit de très peu de grévistes pour tout bloquer), irresponsables parce qu’inamovibles, on pourrait assimiler toutes ces exactions à de la haute trahison. 
  Le peuple excédé par tant de contraintes administratives et tant de taxes et d’impôts, laisse déborder sa colère en soutenant tout ce qui peut embêter l’État y compris en soutenant les grévistes qui leur infligent pourtant de cruelles difficultés.
  Appliquer les sanctions réservées au traîtres en temps de guerre serait certes exagéré, mais...

  Si l’on décrétait que les fonctions essentielles assumées par l’État interdisaient le droit de grève avec en contrepartie des avantages spécifiques comme ceux de l’armée et la police (le droit de grève ne serait réservé qu’aux autres salariés moins protégés). Car comme la guerre contre la délinquance pratiquée par la police ou celle des armées pour protéger les intérêts vitaux de la France, la guerre économique impose la pérennité des transports et de l’énergie et donc la sécurité de ces deux fonctions qui devraient devenir strictement régaliennes et impératives. 

  Là encore, plusieurs Commissions Citoyennes, indépendantes les unes des autres, pourraient étudier quelles contreparties accorder aux salariés des transports (ferroviaires, routiers, etc.) et à ceux de la distribution de l’énergie pour abandonner leur droit de grève. 
  Les négociations devraient se faire avec des salariés tirés au sort (comme avec les jurés tirés au sort) et surtout pas avec les habituels syndicalistes irresponsables, idéologues toujours enragés à en découdre systématiquement plutôt qu’à rechercher un compromis juste et durable. Le fonctionnaire de base aurait bien la garantie de l’emploi (privilège qui déjà mérite l’abandon du droit de grève) mais pourrait éventuellement être muté pour être affecté dans un service plus utile tout en respectant un droit à rester près de son domicile (ou à changer de lieu s’il le désire personnellement).

  Quant aux hauts fonctionnaires, jusque là inamovibles et occupés essentiellement à faire carrière : terminée cette protection indue, pour rester en place ils auraient l’obligation, comme actuellement dans le privé, de rendre des comptes devant des Commissions Citoyennes pour démontrer que le fruit de leur travail est réellement utile à la collectivité.

 Ce serait enfin les bonnes solutions pour instaurer une démocratie éclairée et exemplaire, comprenant des citoyens devenus tous responsables, afin d’œuvrer efficacement et uniquement au profit du bien commun. Et surtout en finir avec le déni du réel et la perte de la raison prônés par les grands démagogues, extrémistes de droite comme de gauche, bénéficiant d'une audience démesurée avec le soutient d'une majorité de médias devenus totalement irresponsables !  Pensée magique et délires comme, par exemple, cette idéologie de la décroissance qui est la lubie d'Occidentaux privilégiés et bien nourris, ayant l'indécence de prôner la frugalité à des milliards d'êtres humains vivant dans la misère ! (Pierre-Antoine Delhommais).

  L'émergence issue d'un groupe* composé de jurés divers mis au courant de toutes les opinions et débattant dans la sérénité et sans outrance, voila l'avenir... ou bien, au contraire, le futur sera très sombre si le totalitarisme avec ses mythes et ses injonctions ravageuses devait être définitivement la seule forme de pouvoir, utilisant la puissance orwellienne d'un contrôle des citoyens par le Big Data...

* Cf. l'essai "L'horreur judiciaire - Au nom du peuple français" page 79 sur l'émergence d'un groupe pluridisciplinaire. Il est facile de comprendre qu'une équipe de jurés tirés au sort qui n'a rien à gagner ni à perdre en statuant ensemble sur une question posée sera, elle, plus libre d'apporter une réponse pertinente qu'une personne risquant sa carrière à proposer quelque chose qui dérange les habitudes de ceux qui sont en place et qui s'accrochent à l'immobilisme.

Publié le 04/03/2023 11:07  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

Le PNF, un parquet politisé qui flingue la démocratie

Franz-Olivier Giesbert (Le Point n° 2636 du 9 février 2023) :

Nous vivons dans un temps où tout est sens dessus dessous: les valeurs sont inversées, les coupables devenant des innocents ou réciproquement. Le pire est qu'on s'habitue. Pour preuve, la molle indifférence accueillant, samedi, la nouvelle du futur procès pour «favoritisme» d'Olivier Dussopt, le ministre du Travail, pour une vieille histoire de marché public de traitement de l'eau quand il était maire d'Annonay. Une «information» qui tombe à pic, alors qu'il est en première ligne pour la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale.

Un bel exemple de «justice» politique. Alors que la majorité des magistrats fait bien son travail, voilà une «révélation» qui pose à nouveau la question de l'existence du Parquet national financier d'où vient, comme par un étrange hasard, la «fuite» qui a profité à Mediapart. N'est-il pas temps que l'Etat en finisse avec cette déplorable instrumentalisation de la justice et vende pour un euro symbolique le très politisé PNF à Mediapart dont on ne sait s'il en est le bras, le cerveau ou l'excroissance? Est-il sain, pour la démocratie française, que ce comité (de salut public) de juges ultramilitants ne donne ses «informations» qu'au site d'extrême gauche, voire au Monde, ce qui en dit long sur ses penchants?

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Le PNF, c'est encore une séquelle du tragique quinquennat de François Hollande. Tout le contraire d'une justice exemplaire. Tout le contraire d'une démocratie exemplaire.

Encore un domaine de l'institution judiciaire qui pourrait être avantageusement remplacée par des jurés populaires qui statueraient suite à une révélation d'un soupçon dont la source pourrait être diverse, cela en respectant scrupuleusement le secret de l'instruction. Mais si cette proposition semble trop audacieuse rien n'empêche, pour composer le PNF, de tirer les magistrats au sort, donc politiquement divers, pour une durée limitée à une seule procédure au lieu de nommer systématiquement des ayatollahs d'extrême gauches inamovibles. 

Le secret de l'instruction est un pilier de l'Etat de droit qui permet d'éviter de clouer au pilori un innocent. Ne pas le respecter est une forme de délinquance qui devrait être passible d'une lourde sanction. L'impunité actuelle est un scandale qui contribue au fort discrédit de cette Justice sans éthique qu'il est urgent de réformer.

Publié le 09/02/2023 11:11  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Justice en roue libre  -  par ReformedelaJustice

Justice en roue libre

Nicolas Bastuck (Le Point n° 2634 du 26 janvier 2023) :

La légèreté avec laquelle la justice a suivi William Malet, 69 ans, avant qu'il n'attaque le centre culturel kurde Ahmet-Kaya, assassinant trois personnes, le 23 décembre à Paris, est proprement insensée. La première condamnation de ce cheminot retraité remonte au 29 juin 2017. Jugé pour «port d'arme prohibé», le tribunal correctionnel de Bobigny lui avait infligé la peine de six mois de prison avec sursis, avec interdiction de détenir un calibre durant cinq ans. William Malet n'ayant pas daigné se présenter, ses juges l'ont condamné en son absence. Comme une enquête du Point* l'a montré, cette décision ne lui sera signifiée que quatre ans plus tard, le 27 avril 2021, par voie d'huissier. Elle n'a pas été transmise aux services du casier judiciaire, ni au Fichier national des interdits d'acquisition et de détention d'armes (Finiada), géré par le ministère de l'Intérieur et accessible aux services de police, armuriers et fédérations de tir. En toute impunité, Malet a pu continuer ainsi à s'adonner aux joies de la gâchette, dans deux clubs de Paris et Versailles.
Il n'est pas sûr que son inscription au Finiada aurait calmé sa violence, mais le peu de cas que l'institution judiciaire fait parfois de ses décisions en dit long sur le mal qui la ronge. Aux audiences de comparutions immédiates, où les délinquants sont jugés à la chaîne, les prévenus semblent parfois découvrir, à la lecture de leur casier, les peines avec sursis qui leur ont été infligées avant qu'ils ne récidivent. Comment leur reprocher de mépriser ces avertissements, quand les tribunaux eux-mêmes semblent prendre leurs jugements par-dessus la jambe, au point de mettre quatre ans à les notifier? Interrogé sur ces manquements, le parquet de Bobigny a évoqué des «retards dans la chaîne pénale liés au problème d'effectifs et à la masse des dossiers ». Entre Courteline et Kafka, on ne sait trop où situer pareille incurie...
Rémy Heitz, procureur général à la cour d'appel de Paris, n'a pas tort quand il indique (au Monde, le 4 janvier) qu' «il est toujours difficile de relire des faits a posteriori». Cet exercice peut conduire au populisme pénal et à la démagogie. Seulement voilà: la justice a récidivé, avec William Malet. Un an avant de s'en prendre à la communauté kurde, il avait attaqué au sabre un camp de migrants, le 8 décembre 2021, à Paris. Lacérant plusieurs tentes à l'aveugle, il avait blessé ensuite un mineur et un adulte. Mais il n'avait pas l'intention de les tuer, peut-être voulait-il leur faire peur, voire un peu mal... Telle fut, en tout cas, l'analyse du procureur, qui disqualifia les faits en «violences racistes avec arme », écartant la tentative de meurtre. Tout est question d'appréciation, mais il y a tout de même un petit souci: la «correctionnalisation» de cette affaire limita sa détention provisoire à un an - trois ans auraient été possibles avec une qualification criminelle. Ainsi, William Malet fut remis dehors le 12 décembre 2022.
Onze jours plus tard, il semait la mort rue d'Enghien, armé de son Colt45. Cette attaque n'a pas reçu la qualification terroriste que la communauté kurde attendait. « Un tel acte peut troubler gravement l'ordre public, sans que l'intention de l'auteur soit nécessairement de terroriser ou d'intimider», a justifié le parquet antiterroriste.
Reprenons: Malet a été interdit d'armes, mais il ne l'a appris que quatre ans plus tard, et le fichier de police n'en a jamais rien su. En fonçant sabre au clair sur un camp de migrants, il ne voulait tuer personne et, en mitraillant un centre communautaire, son «intention» n'était pas de terroriser qui que ce soit. Alors, une question nous vient: maintenant qu'ils ont obtenu d'importants moyens (7,5 milliards de plus en cinq ans), les juges vont-ils enfin se décider à mettre un peu de responsabilité dans la gestion de cette «chaîne pénale» que plus personne ne semble contrôler ? Vont -ils se résoudre à rendre la justice, plutôt que des jugements vains, sans suivi ni lendemain?

* Publiée sur lepoint.fr le 20 janvier.

Des jurés, vous dis-je... Des jurés sans tarder !

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Des Commissions Ethiques vous dis-je... Des Commissions Ethiques sans tarder !

Une société dont l'administration et la justice ne sont pas fiables, dont la majorité des citoyens ignorent tout des lois économiques et sont soumis au matraquage des mensonges proférés par des politiciens et des syndicats sans scrupules, risque des lendemains qui déchantent très gravement.

François Guinot a écrit dans "La puissance et la peur" aux éditions du cerf page 403 : "L'allongement du temps de travail et la réduction du nombre des chômeurs sont deux leviers évidents pour accroître le nombre des actifs. Comment depuis tant de temps, gaspiller en France tant d'énergies et organiser tant de vaines concertations autour du vrai problème du financement des retraites pour bricoler de fausses solutions ? Chacun des acteurs dans ces absurdes jeux de rôle sait qu'in fine, la contribution des actifs devra supporter le coût croissant des dépendants."

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(Où l'on voit que François Hollande, après avoir flingué le nucléaire, flingué la justice en l'utilisant pour abattre ses adversaires politiques de droite et en supprimant à son arrivée l'introduction de jurés dans deux Cours correctionnelles expérimentales, de bonne augure, qu'avaient mis en place François Fillon et Nicolas Sarkozy, flingué la gauche au profit de l'extrême gauche, il a aussi flingué la natalité en mettant fin à l'universalité des allocations familiales !...)

Un seul remède : remplacer le monopole des incompétents et des menteurs par une société éclairée où le pouvoir appartiendrait à des commissions citoyennes composées par des membres tirés au sort, afin de répondre chacune à un problème particulier. Toutes les informations, y compris contradictoires, leur seraient fournies par des représentants des diverses opinions. On pourrait même leur proposer une mini-formation consensuelle en économie si le sujet qui doit être traité comportait un volet financier. Objectif : des citoyens plus impliqués dans la vie publique bénéficiant d'une expérience de créativité en commun, vécue sur une courte période, avec des débats enrichissants et respectueux c'est à dire fortement incités à être conviviaux. 

Au palmarès des menteurs figure  notre Garde des Sceaux :

Benjamin Fiorini : «Le ministre ment quand il affirme le contraire. Ou alors il n'a jamais lu le rapport, mais j'en doute. C'est sûrement une position compliquée pour lui. Quand il était avocat, il a ardemment ferraillé contre cette réforme. Puis il a milité pour, une fois nommé garde des Sceaux. Il est difficile pour lui de se déjuger et d'admettre que c'est un échec» 

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C'est bien une dépossession démocratique majeure alors les jurys populaires avec des jurés tirés au sort devraient être l'avenir d'une démocratie éclairée.

Commentaire d'Aurélie (27 janvier 2023) : Je doute qu'il soit facile de réformer la France, les menteurs incompétents vont s'accrocher pas tous les moyens à leurs pouvoirs.

Publié le 26/01/2023 15:14  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Croyances et réalité  -  par GillesBressiere

Croyances et réalité

En lisant le livre « 100% Français » de Jérôme DUHAMEL (Avec 125 dessins de Wolinski) on découvre que 20% des Français croient que le soleil tourne autour de la Terre.
A l’époque de Galilée c’était 100% des Français qui croyaient que le soleil tournait autour de la terre, mais pas lui, qui s’est prudemment rétracté, ni Giordano Bruno qui a été brûlé vif sur un bûcher pour avoir affirmé publiquement que la Terre tournait autour du soleil. Qui avait raison ?

Un sondage réalisé par ODOXA pour l’hebdomadaire Challenges montre aujourd’hui que 80% des Français croient qu’une réforme qui repousserait à 64 ans l’âge légal du départ à la retraite est inutile. Ce n’est pas l’avis de 16% de Français dont Elisabeth Borne et Emmanuel Macron. Qui a raison ? 

Combien des 80% de Français qui refusent la réforme savent ou comprennent qu'il y a de moins en moins de cotisants et de plus en plus de retraités et que pour équilibrer les retraites il y a trois leviers ? :
- Soit on augmente les cotisations (au risque de perdre de la compétitivité ou du pouvoir d'achat ou les deux).
- Soit on baisse le montant des pensions (avec une perte de pouvoir d'achat).
- Soit on augmente la durée des cotisations (il faut travailler plus longtemps).

Il est hautement probable que des commissions citoyennes composées de jurés tirés au sort, qui seraient informés de tous les paramètres concernant les retraites ainsi que des différents points de vue contradictoires, aboutiraient, suite à leurs débats par visioconférences, à des propositions pertinentes bien éloignées de l'immobilisme prôné par les opposants systématiques avec leurs vociférations désinformées et moutonnières .

Franz-Olivier Giesbert (dans Le Point n°2633 du 19 janvier 2023) :

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Les vraies raisons de la colère

  Que 80% des Français s’opposent à une réforme évidemment nécessaire ce n’est pas seulement par manque d’informations, ils expriment en réalité un profond malaise. 
 Quand Georges Pompidou disait à Jacques Chirac « Cessez d’emmerder les Français. » il avait totalement raison, malheureusement cela n’a pas été appliqué, bien au contraire. Car la sur-administration de notre pays reste seulement préoccupée à régenter, à contrôler et à sévir plutôt que de servir les administrés. Deux exemples parmi tant d’autres :
 La santé publique est écrasée par la lourdeur du service administratif (34% du budget) dont l’inefficacité n’est plus à démontrer tellement cette institution est au bord de l’apoplexie.
  Plutôt que d’améliorer la voirie et d’adapter la signalisation à la vraie réalité des routes et autoroutes, les gouvernements successifs ont préféré racketter les automobilistes en installant des radars, y compris embarqués et confiés à des entreprises privées, tout en abaissant la vitesse permise pour en accroître la rentabilité.
  Etc.
  L’opacité et l’arbitraire achèvent ce sombre tableau.
  Exemple d’opacité : la dernière décision gouvernementale de planquer les performances des hôpitaux dont les données étaient accessibles en toute transparence jusqu’en 2021. On prive les citoyens d’informations afin de perpétuer une mauvaise tambouille entre soi.
 Exemple d’arbitraire : l’administration accorde des permis de construire à des privilégiés dans des zones inconstructibles et refuse simultanément le droit de construire à des propriétaires sans importance dans des zones pourtant constructibles.
  Etc.

  Que 80% des Français se révoltent contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement, ils ne sont pas forcément idiots ou mal informés, mais c’est leur forme d’exutoire contre cette injustice ordinaire prégnante et contre toutes ces contraintes excessives subies.
  Trop de taxes et d’impôts d’un gouvernement qui ne veut pas maîtriser ses dépenses, trop de sanctions abusives voire injustes expliquent notre climat insurrectionnel.  

   Perte de pouvoir d’achat, perte de considération, les gens ordinaires sont excédés et le font savoir à leur façon, il faudrait donc changer de gouvernance au profit d’une vraie démocratie éclairée et surtout ne pas se jeter dans les bras de populistes trompeurs de droite comme de gauche qui ne feraient qu'empirer les choses.

  De plus, quand les décisions, qui peuvent parfois être arbitraires, sont prises par des apparatchiks il y a risque de corruption. Quand elles sont prises par des jurés dispersés, réunis par visioconférences et à qui l’on préserve l’anonymat, les corrupteurs ne pouvant pas les joindre il n’y a plus de risque de corruption. Le scandale qui éclabousse l’administration européenne, avec la corruption d'eurodéputés  par le Qatar, ne pourrait presque plus avoir lieu si celles et ceux dont les propositions douteuses semblent sous influence, pouvaient être contrôlés par des Commissions Ethiques Citoyennes.  

François Guinot, Président honoraire de l’Académie des technologies, ancien PDG de Rhône Poulenc Chimie, a mis en préface de son livre « La puissance et la peur – La civilisation européenne : un renouveau est-il encore possible » cette citation de René Grousset (Bilan de l'histoire 1946) :
«Aucune civilisation n'est détruite du dehors sans s'être d'abord ruinée elle-même, aucun empire n'est conquis de l'extérieur qu'il ne se soit préalablement suicidé. Une société, une civilisation se détruisent de leurs propres mains quand elles ont cessé de comprendre leurs raisons d'être, quand l'idée dominante autour de laquelle elles s'étaient organisées leur est devenue comme étrangère ».

Publié le 19/01/2023 19:12  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

A quand une gouvernance éclairée ?

L’immobilisme est toujours en marche dans notre pays abreuvé à la pensée magique ou au pseudo-marxisme.

Concernant la bataille des retraites il est clair que le gouvernement Macron-Borne risque de devoir battre en retraite.
Un seul remède : former des commissions citoyennes sur ce sujet pour chercher la meilleure solution puis en faire de la pédagogie aux Français

Franz-Olivier Giesbert (Le Point n°2632 du 12 janvier 2023) :

"Allez, encore une cuillerée, ça ira mieux... Si notre État-providence est tombé si bas, c'est qu'il n'est pas assez nourri: telle est la rumeur qui monte dans le pays, et Macron, père Noël tous les jours de l'année, le fait accroire en continuant à faire des promesses tous azimuts. N'est-il pas temps de se demander pourquoi la France est le pays du monde qui dépense le plus pour ses hôpitaux en ayant moins de lits que l'Allemagne? La bureaucratisation et la paperasserie sont les deux mamelles de tous nos maux. En multipliant les canaux de dérivation, elles contribuent au coulage dans des services publics gavés de subventions, qui se dégradent à grande vitesse. Et il faudrait encore remettre des pièces dans la machine!"

La naïveté d'une majorité de Français est consternante.

Cette naïveté est répandue, pour les jeunes collégiens, par la propagande d'un nombre conséquent d'enseignants farouchement politisés et, plus tard, pour les plus âgés, par des syndicats tout aussi engagés politiquement, matraquant les esprits avec leur culture du conflit et de l'irresponsabilité. De plus l'absence d'un enseignement des rudiments de l'économie favorise la croyance en "l'argent magique", argent dont l'abondance, selon ces idéologues, serait censée créer de la richesse. La dette de l'Etat ? Bagatelle !...

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Ghislaine Ottenheimer (Challenges n°769 du 12 janvier 2023 :

La bataille des retraites

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Si des Commissions Citoyennes planchaient sur la réforme des retraites...

Toutes les parties leur exposeraient leurs positions sur ce sujet : économistes, syndicats, partis politiques, etc. Cette réforme serait confiée à une dizaine de commissions avec des jurés tirés au sort et réunis par visioconférence. Si toutes ces commissions citoyennes, indépendantes les unes des autres, parvenaient à un choix unanime cela devrait avoir force de loi et avec, en suivant, une pédagogie en appui pour convaincre une majorité de Français. S'il y avait des propositions divergentes, le choix final pourrait faire l'objet d'un débat parlementaire ou même d'un referendum mais limité aux solutions concoctées par les différents jurys (pas de refus possible).

Autre sujet :

Le triomphe de l'obscurantisme

Il y a tellement pire qu'une démocratie même imparfaite : c'est quand la gouvernance d'un Etat est résolument obscurantiste. Pourtant certains ou certaines, religieusement très engagés, de plus en plus nombreux, voudraient nous imposer cela en France…  

Une théocratie, c’est le lieu sinistré où, au nom d’un dieu, ceux qui gouvernent deviennent des dieux, donnent la vie, l'ôtent, l'arrachent ou la torturent. Cortège effrayant d'oppressions, d'exactions et de crimes pour écraser le moindre délit d’opinion.

Kamel Daoud (Le Point n°2632 du 12 janvier 2023) :

Iran_Daoud.jpg

Là encore des commissions citoyennes pourraient statuer :

Comment organiser l'islam de France, un islam respectueux des lois de la République et tolérant ?

Les jurés écouteraient les différents points de vue, y compris celui des islamistes radicaux, tout en étant prévenus que ceux-ci le présenteraient avec la 'takiya' (la dissimulation de leurs arrières pensées ou de leurs buts véritables par des mensonges). Une unanimité des conclusions de ces commissions citoyennes, là aussi, devrait avoir force de loi et s'appliquer sans délai.

Publié le 12/01/2023 19:16  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
A quand une démocratie éclairée ?  -  par GillesBressiere

A quand une Démocratie éclairée ?

Suivi par : Un bon début avec la Convention citoyenne sur la fin de vie

Pierre-Antoine Delhommais (Le Point n° 2626 du 1er décembre 2022) :  « La dette des égoïstes » :

[…] En ces temps de grands troubles politiques et économiques où la raison a bien du mal à se frayer un chemin, il est plus que jamais utile de relire les vieux auteurs. Dans De l'esprit des lois, Montesquieu avait dit tout le mal qu'il pensait des dettes publiques. «Je n'en connais point les avantages», écrivait-il sèchement. Il avait, en revanche, pris le soin d’établir une liste numérotée de leurs inconvénients, qui, près de trois siècles plus tard, restent d'actualité.

«1 °. Si les étrangers possèdent beaucoup de papiers qui représentent une dette, ils tirent, tous les ans, de la nation une somme considérable pour les intérêts. 

 2 °. Dans une nation ainsi perpétuellement débitrice, le change doit être très bas.

 3 °. L'impôt levé pour le paiement des intérêts de la dette fait tort aux manufactures, en rendant la main de l'ouvrier plus chère.

 4 °. On ôte les revenus véritables de l'État à ceux qui ont de l'activité et de l'industrie, pour les transporter aux gens oisifs [...].»

Avec quarante-huit années consécutives de déficit public, un record dans l'histoire financière mondiale, les gouvernements français ont de toute évidence oublié depuis longtemps les conseils de sagesse budgétaire délivrés par l'écrivain philosophe. Et l'homme de lettres qu'est pourtant Bruno Le Maire ne s'y montre guère plus sensible et réceptif que ses prédécesseurs.

  Le FMI vient de tacler la gestion des finances publiques de celui qui prétend pourtant y veiller« à l'euro près », l'exhortant à mettre au plus vite un terme à la politique du « quoi qu’il en coûte » et lui reprochant son manque d’empressement à réduire les dépenses et les déficits.

[…] La dérive continue des finances publiques de la France tend aussi à confirmer la prédiction faite dès les années 1960 par le Prix Nobel d'économie James Buchanan selon laquelle les démocraties occidentales risquaient d'entrer dans une ère de déficit budgétaire permanent. Pour la simple raison, d'après Buchanan, que les dirigeants politiques n'agissent pas en fonction de l'intérêt général, contrairement à ce qu'ils essaient de faire croire, mais en fonction de leur intérêt personnel, qui est de jouir de l'exercice du pouvoir. D'où leur propension naturelle à dépenser sans compter de l'argent public pour satisfaire les demandes des citoyens dans l'espoir de se faire élire ou réélire. D'où aussi leur choix de recourir à la dette pour financer ces dépenses dans la mesure où ceux qui auront plus tard à la rembourser par l'impôt ne sont pas encore nés ou sont encore trop jeunes pour voter. […]

Antoine Lilti (Le Point n° 2626 du 1er décembre 2022) « Il faut sortir les Lumières des caricatures»

[…] Diderot Le directeur de l'Encyclopédie est optimiste, il parie sur la diffusion du savoir, une «extension de la sphère des Lumières». Mais il professe un pessimisme sur l'opinion publique, «la multitude», sa difficulté à émerger en un «public éclairé», une multitude plus sensible à l'émotion, aux anecdotes de la vie privée - c'est l'apparition à cette époque de la célébrité - qu'aux arguments. Ce qui fait peur à ces philosophes n'est pas seulement la censure, mais la dégradation de l'espace public. […]

Gilles Bressière : Pour une démocratie éclairée :

  Comment faire de la France une démocratie éclairée si la multitude est plus sensible aux émotions qu’aux arguments : le fondement du referendum n’est-il pas d’interroger la multitude ?

  Le fondement de la dictature c’est que la multitude doit obéir aveuglément aux choix d’un seul décisionnaire. Avec comme conséquence fréquente et affligeante : c’est que lorsqu’un dictateur plombe économiquement sont pays il a une forte propension à compenser son échec par une guerre qui a le mérite d’unir son peuple dans un nationalisme exacerbé et même de faire une guerre prédatrice afin de piller la nation vaincue pour améliorer les finances qu’il a mises à mal.

  Proposition originale :

  Et si les choix fondamentaux du pays étaient confiés à une dizaine de jurys indépendants les uns des autres, composés chacun par une vingtaine de jurés tirés au sort venant de toutes les régions de France et d’Outremer, pour être reliés entre eux et débattre à l’aide de visioconférences programmées dans le temps ?

  Il leur serait demandé tout d’abord d’étudier un panel de choix proposés par les représentants des diverses opinions. Leurs différentes propositions, avec  leurs arguments divergents ou même contraires, seraient exposées sous forme de vidéos et puis consignées par écrit pour pouvoir y réfléchir ensuite sereinement et à tête reposée. Les jurés de chaque Commission Citoyenne pourront se réunir le temps qu’il faut pour dégager une proposition de loi. 

  Si cette émergence issue de la réflexion en groupe aboutissait à ce que cette dizaine de Commissions Citoyennes, indépendantes les unes des autres, planchant sur le même sujet, parvenaient à faire des choix identiques : leurs propositions devraient immédiatement avoir force de loi. En revanche si la dizaine de jurys aboutissaient à des choix différents, il faudrait les regrouper en deux ou trois solutions similaires qui seraient alors soumises aux parlementaires. 

  Qui peut mettre en place une telle démocratie éclairée ? Un referendum ? Un congrès des parlementaires ?

  Comment faire ? A vous d’y réfléchir…

  La même personne qui scandait des niaiseries au milieu d’une foule de manifestants, peut se révéler d’une intelligence brillante au sein d’un petit groupe qui réfléchit sur un problème dans le but d’en trouver la meilleure solution.

Commentaire de Réforme de la Justice (9 décembre 2022) : Commençons par réintroduire des jurés dans les cours pénales comme François Fillon et Nicolas Sarkozy avaient commencé à le faire dans deux tribunaux expérimentaux. Cette heureuse initiative, à améliorer et à étendre à toutes les cours pénales, a été immédiatement supprimée par François Hollande dès son arrivée au pouvoir. Et comme sur l'énergie nucléaire, il ne s'est pas montré bien inspiré !

Quand les juges s'expriment à la télévision pour répondre sur l'explosion constatée de la délinquance, ils invoquent l'état de la société pour se dédouaner. Mais c'est bien la Justice politisée, l'Education Nationale politisée qui sont les grands responsables de la situation actuelle avec leur déni des réalités humaines. La France est un pays généreux (RMI, RSA, APL, AME, etc.) et les naïfs idéologues ont cru que cela réduirait naturellement la délinquance, que l'intégration des immigrés était évidemment en bonne voie, etc. Malheureusement les incivilités dans les écoles et ailleurs, les agressions de toutes sortes et même l'impunité des squatters et des locataires indélicats, etc. tous peuvent compter sur le laxisme judiciaire et sur l'angélisme de l'Education Nationale : "Pas de vagues, surtout pas de vagues !". Il y a urgence à créer des Commissions Ethiques Citoyennes pour régler les conflits de société. Il y a urgence à introduire des jurés tirés au sort dans les cours pénales. Ces nouveaux auxiliaires de la Justice, ainsi créés, permettraient de réduire considérablement ces délais inacceptables de notre institution judiciaire, en allégeant le travail des juges *.  

* Les juges n'auraient plus à étudier les affaires, ce serait le travail des avocats des différentes parties. Les magistrats animeraient seulement les débats en veillant uniquement à leur bonne tenue et en vérifiant que les arguments utilisés par les avocats respectent bien la loi. (Cf. l'essai de Gilles Bressière "L'horreur judiciaire - Au nom du peuple français").

UN BON DÉBUT

La Convention citoyenne sur la fin de vie s'est réunie aujourd'hui, 9 décembre 2022, avec 175 participants tirés au sort : c'est un bon début. Le débat a lieu sur une question ouverte, induisant implicitement l'émergence issue d'un groupe motivé d'origines diverses, cela devrait aboutir à une bonne proposition de loi. Ce n'était pas le cas avec la Convention sur le climat dont la question "Comment réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre" recélait une réponse préalable qui imposait explicitement un taux de réduction de 40 % sans aucun débat.

Christian Gollier – Toulouse School of economics, Collège de France (Challenges N°766 du 8 décembre 2022) : “Passer de 130 à 110 km/h sur autoroute, un vrai bénéfice écologique ?" :
Reprenons la proposition des 110 km/h et considérons un parcours de 1000 kilomètres. Parce que la mortalité sur autoroute est devenue très faible dans notre pays (131 morts en 2021), limitons la mesure des impacts à trois dimensions: temps de parcours, réduction de la facture énergétique et des émissions de CO2. En moyenne, une voiture emporte environ 2 passagers. En passant de 130 à 110 km/h, chaque passager va perdre 1,4 heure. Pour une voiture représentative de notre parc automobile, on va économiser 11 litres d'essence et éviter l'émission de 28 kg de CO2. Est-ce que cette économie d'énergie et cette contribution au climat sont suffisamment élevées face au sacrifice du temps perdu? C'est une question de société, et donc, comme d'habitude de valeurs sociales. Chacun peut avoir son avis là-dessus, mais permettez-moi cette évaluation. Chaque litre d'essence consommé appauvrit la France, puisque nous n'avons pas de pétrole. Hors taxe, chaque litre d'essence nous coûte 0,81 euro. Mais que vaut une heure de perdue en voiture? Quelle est la valeur collective de notre temps? Imaginons que tout le temps perdu en voiture est un temps qui n'est pas travaillé. Chaque heure travaillée en France fabrique en moyenne environ 70 euros de valeur pour le pays. J'en conclus que cette réduction de vitesse sur cette distance impose un sacrifice de temps équivalent à 2 x 1,4 x 70 = 196 euros, soit, net de l'essence économisée (11 x 0,81 = 9 euros), un montant égal à 187 euros, tout cela permettant d'éviter d'émettre 28 kg de CO2. Par tonne de CO2 évitée, cela revient à un sacrifice collectif de 6679 euros - plus de 100 fois le prix de la tonne de CO2 d'aujourd'hui.
J'avoue que je suis tombé de ma chaise à l'issue de ce calcul.

La réalité, c'est que l'économie énergétique de cette action verte est trop faible pour compenser notre sacrifice de temps.         Article complet cliquer Ici

Publié le 04/12/2022 18:17  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

Technocratie non-responsable : quel fléau !

Quand un chef d’entreprise a commis une lourde erreur qui a coulé sa boîte, il perd tout : son travail et les revenus qui vont avec.

Quand un technocrate commet la même erreur, les entreprises qui dépendaient de ses choix malheureux sont mises en péril ou disparaissent sans que cela affecte ni son poste et ni la confortable rémunération qui va avec.

Nicolas Stiel (Challenges N°764 du 24 novembre 2022) : Chronique d’un gâchis politico-industriel 
 « (…) Fin 2007, l'entreprise devient la première capitalisation française avec une valorisation de 157 milliards d'euros. Un feu de paille. Après la crise économique, le cours d'EDF s'effondre. En 2009, Pierre Gadonneix est débarqué après avoir réclamé une hausse des tarifs de 20%. Son successeur Henri Proglio devra intégrer la nouvelle doxa de François Hollande: faire passer la part du nucléaire dans le mix électrique de 75% à 50% en 2025. Elu en 2017, Emmanuel Macron maintient l'objectif des 50% mais reporte l'échéance à 2035. « La tâche du patron d'EDF est devenue impossible, observe Philippe de Ladoucette, ancien président de la Commission de régulation de l'énergie. il doit à la fois optimiser le parc nucléaire, fournir des dividendes à sa tutelle, éviter la crise sociale. » PDG à partir de 2014, Jean-Bernard Lévy subira de plein fouet ces injonctions contradictoires. Que faire quand un ministre de l'Economie (Bruno Le Maire) affirme que le nucléaire est « un atout pour la France » quand son collègue de la Transition écologique (Nicolas Hulot) dit que « c'est une folie » ? La ligne Hulot l'a dans un premier temps emporté avec la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en 2020. Puis s'est imposée celle de Le Maire avec le lancement annoncé de six EPR 2.
L'autre équation impossible d'EDF, c'est la dérégulation du secteur de l'énergie voulue par Bruxelles. «En ouvrant les marchés, la base de profits d'EDF s'est érodée pour simuler un marché qui n'existe pas vraiment, indique François Soult, auteur du livre EDF, chronique d'un désastre inéluctable (Calmann-Lévy). On a fait vivre sur le dos d'EDF des concurrents qui n'ont rien ajouté au système si ce n'est contribuer à la hausse des prix. » Sur le nucléaire, la Commission européenne voulait que la France ouvre son parc à la concurrence. Face au refus de Paris, les négociateurs français et bruxellois imaginent en 2010 un mécanisme appelé Arenh (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) obligeant EDF à vendre à prix bradés aux opérateurs alternatifs 100 terrawattheures, soit environ un quart de la production nucléaire. Durant ses deux mandats, Jean-Bernard Lévy dénoncera ce «poison».

2022, l'implosion
En début d'année, le système implose avec la crise énergétique. Pour préserver les ménages français d'une hausse trop brutale du prix de l'électricité (de 4% au lieu de 35%), l'Etat force EDF à vendre davantage d'électrons nucléaires (120 TWh au lieu de 100) à prix cassés. Mais le groupe ne possédant pas les 20 TWh supplémentaires, il doit les acheter sur le marché de gros au prix fort - environ 250 euros le mégawattheure et parfois beaucoup plus pour les rétrocéder à 46,20 euros. Montant de la facture: plus de 10 milliards d'euros. Et comme au même moment, les centrales nucléaires tournent au ralenti tout comme les barrages qui pâtissent de la sécheresse, EDF se retrouve aux abois avec une dette abyssale de 55 milliards d'euros. En quelques années, le fleuron est devenu un canard boiteux. Un affreux gâchis. »

Voilà comment la technocratie bruxelloise, irresponsable, a flingué EDF avec l’aval des politiques. 

  Pensez-vous qu’une commission composée de citoyens tirés au sort auraient accepté qu’EDF subisse tant de préjudice et surtout doive vendre un quart de sa production à 46,20 € le mégawatt/heure, après avoir acquis les 20 TWh qui lui manquaient à 250 € le mégawatt/heure ? 
 Le bon sens populaire aurait, lui, statué avec une réelle pertinence, bien informé par les exposés contradictoires de tous les « experts » qui auraient confronté leurs avis divergents devant cette Commission Citoyenne !!!

Commentaire de François-Marie Arouet : Et si les Commissions Citoyennes étaient habilitées à sanctionner les technocrates qui conduisent à de tel désastres ?...

Les politiques devraient avoir le droit de se tromper (au risque uniquement de ne pas être réélus) en revanche les hauts fonctionnaires, grassement rétribués, devraient être obligés de rendre des comptes.

Commentaire de Gilles Bressière : 

Peuple ou populace
  Les pères de l’Union européenne se sont méfiés des peuples qu’ils confondaient avec les populaces vociférantes, au cerveaux reptiliens constatés lors de manifestations publiques plus ou moins pacifiques. Ils ont remarqué que souvent une question complexe posée par referendum recevait une réponse populaire déroutante car un grand nombre d’électeurs n’avaient pas les connaissances techniques ou économiques nécessaires pour y répondre de façon pertinente. C’est pourquoi ils ont instauré une gouvernance technocratique plutôt que démocratique.
  Malheureusement ils ont subodoré que les réponses des bureaucrates constitueraient toujours les meilleurs choix, force est de constater que ce n’est évidemment pas le cas. Notamment les choix industriels ou énergétiques retenus pour l’Europe se sont avérés en final désastreux. Les lobbies des multinationales ou les idéologues sectaires, avec leurs contre-vérités systématiques, ont gravement perturbé les décisionnaires au pouvoir. Le bon sens n’avait plus cours et ne devait plus avoir cours (Guy Debord : « Le bon sens est une valeur bourgeoise » !)  
  On constate aujourd’hui les graves conséquences d’une telle philosophie.

Populace ou Commissions Citoyennes
  Quand des personnes d’horizons différents se réunissent pour plancher sur une question complexe, si elles sont documentées par des intervenants d’opinions différentes voire d’opinions opposées, ces personnes, ayant l’obligation d’écouter les autres poliment et dans la sérénité, contribuent à un phénomène d’émergence collective qui les conduit à opter ensemble pour les solutions les mieux adaptées et répondant avec pertinence à la question complexe initialement posée. 
  Pourquoi, sur des sujets divers concernant la vie en société, ne pas faire appel à des Commissions Citoyennes composées de membres tirés au sort dans les listes électorales et réunis par visioconférences ?
  Ce serait l’avenir pour aller vers une société apaisée, emprunte de justice et d’équité, loin du bruit et de la fureur de nos parlementaires actuels qui s’invectivent au lieu de penser efficacement et de résoudre les problèmes sociétaux dans la bienveillance et le respect.

Publié le 26/11/2022 16:06  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

A quand la République du bon sens ?

Pétition qui circule sur le Net :

« 100.000 €.

C’est le montant d’une facture stratosphérique d’eau qu’un propriétaire d’immeuble doit payer.

4 ans. 

C’est la durée du combat judiciaire qu’a dû faire Selim, commerçant à la retraite.

Il a 86 ans.

Rendez-vous compte !!

Cette affaire a fait la une de toute la presse : 
Je suis tombé des nues la première fois que j’ai entendu cette histoire !

Pour le propriétaire : 

“Ce n’est pas un choc. C’est un tremblement de terre.”

Même son avocat ne comprend pas une somme aussi faramineuse :

“Ils ont vraisemblablement dû laisser les robinets couler 24 heures sur 24.”

Et c’est sans parler les matelas déchirés, les rats, les moisissures et éclats de bouteille de verre qui décorent désormais l’immeuble. 

Et le pire dans cette histoire, c’est que Selim ne peut même pas lutter contre les textes de lois avancés par Véolia. 

Car si le propriétaire avait décidé de couper l’eau à un squatteur pour éviter de payer une facture astronomique, comme 100.000€... il risque très gros ! 

Pourquoi ?

Car la justice considère que c’est une violation de domicile et une reprise illégale du logement par le propriétaire s’il décide de rentrer dans son propre appartement (squatté !). 

Résultat : une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison et une amende de 30.000€ pour le propriétaire.

On croit marcher sur la tête ! 

Et cerise sur le gâteau pour ce propriétaire : 

Il est convoqué par la police car les voisins ont porté plainte pour nuisances sonores pendant que l’immeuble était squatté de 2018 à 2022. 

“Cet immeuble, c’est le fruit de mon travail” dit le retraité, ému, au bord de l'effondrement.

Il est essentiel de changer radicalement ce système judiciaire qui protège les délinquants et qui met en accusation les victimes. 

On vit dans un monde à l’envers aujourd'hui !

On ne peut plus laisser des histoires comme celles-ci se reproduire ! »

Publié le 10/11/2022 11:31  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
La démocratie en danger  -  par GillesBressiere

La démocratie en danger
 

  61 gendarmes blessés par des boules de pétanque lancées par des écologistes anti-bassines qui ne veulent pas améliorer la société mais seulement la détruire. Le résultat d’une société détruite est observable à Haïti où des gangs qui se font la guerre mettent en coupe réglée la population. Situation épouvantable avec de nombreuses victimes innocentes ! Ces écologistes brutaux font donc preuve d’un sadomasochisme pervers ou d'une sottise ravageuse.
  Il est choquant que des élus de la République, censés représenter l’Etat de Droit, se soient commis avec de tels agresseurs. Et ne comptons pas sur une justice laxiste pour calmer les choses.

  Quand une question se pose concernant des aménagements contestés comme la création d’importantes réserves d’eau, l’idéal serait de réunir une Commission Citoyenne composée de membres tirés au sort et réunis par visioconférence pour en débattre. Les pros et les antis  leurs exposeraient leurs arguments, les experts d’avis opposés leurs présenteraient les raisons de leur choix et la commission citoyenne bénéficiant de l’émergence d’un groupe sans préjugés trancherait pacifiquement pour opter pour la solution la plus pertinente.

(Stats du mois d'octobre : un bug informatique a effacé les comptages intermédiaires du nombre de visites qui s’affichaient du 1er au 21 octobre 2022, heureusement sans en affecter le total. Pour accéder à la correction de cette erreur cliquer Ici )

Publié le 02/11/2022 01:21  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Pour une démocratie exemplaire  -  par GillesBressiere

Pour une démocratie exemplaire

Yuval Noah Harari (Le Point n° 2617 du 29 septembre 2022) :

"Cinquante personnes qui travaillent ensemble peuvent faire bien plus que cinq cents qui militent isolément."

Cette assertion, sortie de son contexte, semble justifier notre proposition de réunir par visioconférence des jurés tirés au sort pour composer des Commissions Citoyennes. Commissions éthiques pour contrôler la justice, commissions pour simplifier les règles de tous les codes (civil, pénal, du travail, etc.) et commissions pour présenter aux parlementaires des projets pertinents à appliquer sous forme de lois.

(En réalité Yuval Noah Harari y exprime simplement qu'un groupe sera plus efficace que des gens dispersés. Nous, nous avons choisi d'affirmer que cinquante personnes motivées, qui doivent répondre à une question donnée, auront des solutions bien plus pertinentes, après consultation de différents avis contradictoires, que des parlementaires plus enclins à se cantonner dans des postures de politique politicienne).

Publié le 30/09/2022 15:18  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
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